lundi 10 décembre 2012

L'Etat de siège, Albert Camus, 1948.

Courte pièce qui traite de l'arrivée de la Peste dans une communauté mais qui ne peut être réduite à une transposition au théâtre de La Peste. En effet, la Peste est personnifiée, elle révèle ses intentions et elle est secondée par une secrétaire, versant administratif et comptable du fléau. Si ce dernier point est commun avec le roman et son décompte donné régulièrement par les journaux, de même que la tyrannie exercée par la Peste peut être comparée au l'autoritarisme du gouvernement dans le roman, il reste que la pièce magnifie le tragique de la situation, à la manière du théâtre grec.
La mise en scène (improbable) comporte plusieurs tableaux. La plupart des personnages se soumettent, Nada le nihiliste devient adjuvant de la maladie alors que Diego lutte, en dominant sa peur.
Evidemment, la confrontation des deux œuvres est un travail long mais qui serait bien intéressant.

mercredi 28 novembre 2012

Les Promesses de l'aube, Romain Gary, 1960.


 

Poche: 390 pages
Editeur : Gallimard (26 avril 1973)
Collection : Folio
ISBN-10: 2070363732
ISBN-13: 978-2070363735

p. 36-37 : Souvenir d'école, fantasme sur une camarade dont la silhouette apparait sur le tableau noir, par une persistance rétinienne.
p. 51 : La mère et ses scandales face aux mauvais voisins, à Wilno.
p. 83 : Premier amour, Valentine lui  fait manger des objets.
p. 117 : L'amour trop grand de la mère révèle l'absence d'un amant.
p. 211 : Un jeune étudiant qui mange des concombres salés.

mardi 27 novembre 2012

Le Baiser aux lépreux, François Mauriac, 1922.

http://cineatrexpos-2.hautetfort.com/media/00/01/471965929.jpg Poche: 187 pages
Editeur : Le Livre de Poche (1 janvier 1984)
ISBN-10: 2253009016
ISBN-13: 978-2253009016

Récit bref autour du mariage peu heureux entre Jean Péloueyre, un homme laid et la jeune et belle Améli. Jean se rend vite compte que le dégoût que provoque son corps fait le malheur de sa femme, laquelle resplendit à nouveau lorsqu'il est en voyage. C'est pourquoi, il décide de fuir le logis le plus souvent possible puis de soigner un ami tuberculeux, sorte de suicide qui provoquera sa lente agonie. Le jeune femme lui restera fidèle après sa mort.
La narration est complexe et repose sur beaucoup de non-dits qui ne facilite par la lecture au chevet.

vendredi 19 octobre 2012

Raymond Queneau, Courir les rues, 1967.

http://www.deslivres.com/images/products/image/Courir-les-rues-battre-la-campagne-fendre-les-flots.gif
Poche: 360 pages
Editeur : Gallimard (9 juin 1981)
Collection : Poésie/Gallimard
ISBN-10: 2070322041
ISBN-13: 978-2070322046

Recueil qui regroupe une année de poésie consacrée à Paris. Les pièces ludiques, "Le petit Peuple des statues", "Il faut faire signe au machiniste" côtoient les hommages, "Rue Paul Verlaine" et les expérimentations. Le traitement de la laideur n'est pas un tabou pour l'auteur et peut être l'occasion d'une nouvelle exploitation d'un thème comme la fuite du temps dans "Grand Standigne". Les scènes du quotidien sont nombreuses, le regard porté est souvent naïf. Le recueil est bien représentatif de ce que peut faire Queneau.

mardi 2 octobre 2012

Les Boucs, Driss Chraibi

Poche: 192 pages
Editeur : Gallimard (28 août 1989)
Collection : Folio
ISBN-10: 2070381609
ISBN-13: 978-2070381609

dimanche 30 septembre 2012

Inconnu à cette adresse, (Kathrine) Kressmann Taylor, 1938.

Poche: 127 pages
Editeur : Flammarion (28 mars 2012)
Collection : GF Etonnants classiques
ISBN-10: 2081272687
ISBN-13: 978-2081272682

Brève nouvelle, constituée par la correspondance entre deux amis qui ont quitté l'Allemagne pour créer une galerie aux Etats-Unis. L'un des deux décident de retourner en Allemagne alors que le parti nazi prend de l'importance. Il est rapidement convaincu par l'utilité d'Hitler et de sa politique tandis que son correspondant est en alerte. Il lui demande de protéger sa sœur, qui est une danseuse juive, mais son "ami" lui raconte que, lorsque celle-ci est venue lui demander protection, il s'est vu contraint de la livrer aux SA. Il évoque donc sa mort dans une lettre et décide de stopper toute correspondance avec son "ami" juif, puisqu'il a désormais des fonctions importantes au sein du parti, une telle amitié pourrait le compromettre. C'est par vengeance que le résident américain poursuit ses envois, jusqu'à ce qu'une de ses lettrse lui soit retournée avec la mention qui donne le titre à l'ouvrage.

dimanche 23 septembre 2012

L'Enfant de sable, Tahar ben Jelloun,1985.

Poche: 208 pages
Editeur : Seuil (3 février 1995)
Collection : Points
ISBN-10: 2020238187
ISBN-13: 978-2020238182

     Cette histoire d'une jeune fille appelée Ahmed, élevée comme un homme par un père qui se désespère de ne pas avoir un héritier mâle, joue la carte de l'exotisme et de l'orientalisme. Le style est travaillé, le récit est pris en charge par un conteur public qui commente parfois son histoire, qui s'adresse à Dieu mais qui meurt tout à coup.
     Ce sont ces plus fidèles auditeurs qui reprennent l'histoire, au moment où Ahmed décide de vivre sa féminité à la mort de son père. Les trois récits sont opposés, le premier la voit devenir un monstre de foire, elle finit exploitée et violée. Le deuxième l'imagine en recueillement, elle se retire et médite sur son destin et sur le monde. Le troisième récit est plus vague.

lundi 17 septembre 2012

L'Ami retrouvé, Fred Uhlman, 1971.

Poche: 128 pages
Editeur : Gallimard (3 mai 1983)
Collection : Folio
ISBN-10: 2070374637
ISBN-13: 978-2070374632

    Très court récit qui raconte la rencontre entre le narrateur, un jeune garçon érudit et un héritier d'une grande famille du Würtemberg. Leur amitié se noue autour de leur passion commune pour la littérature, pour le génie allemand. Mais les circonstances de l'époque les obligent à s'éloigner l'un de l'autre, la mère du comte ne supportant pas les juifs, les parents du narrateur choisissant de l'envoyer aux États-Unis, pour le préserver de la barbarie nazie. C'est trente ans plus tard, que ce dernier apprend que Conrad a tenté d'assassiner Hitler.
   Au début du roman, la montée du nazisme n'est qu'une toile de fond et l'important reste la progression des sentiments des personnages. Conrad est présenté comme un jeune homme charismatique, un peu à la manière du Meaulnes de Fournier. Peu à peu, les événements bouleversent le destin du narrateur et quelques anecdotes représentent bien l'atmosphère de l'époque.

mardi 28 août 2012

Enfance, Nathalie Sarraute, 1983.


Poche: 332 pages
Editeur : Gallimard (14 septembre 1995)
Collection : Folio plus
ISBN-10: 2070393585
ISBN-13: 978-2070393589
 


7-10
Dialogue avec le double : les motivations de l’écriture

10-18
Vacances en Suisse avec son père, à 5 ou 6 ans. Mastiquer longtemps pour obéir à sa mère.
Portrait peu flatteur de la mère
19-21
A Paris chez sa mère, rue Flatters. Episode au jardin du Luxembourg.
32-26
Mensonge de la mère pour masquer une opération.
27-28
Réflexion brutale de la mère.
29-30
Impatience de la mère.
31-40
Episode en carrosse puis en Russie chez un oncle. Le flacon d’eau de Cologne. Souvenir de maladie. La Case de l’oncle Tom.
41-54
Série de souvenirs à Ivanovo. Tendresses du père : le calomel dans la confiture, l’image de l’homme aux ciseaux, la poupée, une visite dans la « fabrique », chanson pour s’endormir.
Tendresse du père
55
Séjour unique chez les grands-parents dont elle ne retient qu’un souvenir de la colère du père qui craint que ses parents ne prennent froid.
57-59
Promenade à Paris avec le père : « Tu m’aimes ? »
60
Un manège.
62
Une récitation.
64
Première rencontre avec Véra déguisée en homme.
66
La joie
68-72
Nouvel appartement de la mère qui vit désormais avec Kolia. Gacha, la bonne. L’école russe.
Saint-Pétersbourg
73-76
Souvenirs de Kolia, de ses relations avec la mère et d’une intervention dans leurs jeux : « femme et mari sont un même parti ».
77-80
La maison de glace à Saint-Pétersbourg.
81-21
Les livres à couper.
83-88
Le roman de Natacha.
89-90
Peur d’enfant.
91
La poupée « est plus belle que maman ».
99-102
Les idées.
104
« Tu n’as au monde qu’une seule maman »
105-106
Départ, voyage, arrivée chez le père qui vit avec Véra.
Séjour initial en France
113-116
L’appartement à Paris, nostalgie que Natacha confie à sa mère. Trahison.
117-119
Séjour à Meudon, accouchement de Véra.
120-125
Chassée de sa chambre.
126-129
A propos de sa mère.
130-132
« Ce n’est pas ta maison »
133-134
Le cours Brébant.
135-137
Le retour des idées.
138-142
Promenade avec M. Laran et son fils.
143-147
Lili.
148-152
Quelques souvenirs au sujet de Véra.
153-154
Oncle Iacha.
155-158
Le vol.
159-161
Adèle, la bonne.
162-171
L’école de la rue des Feuillantines : la dictée, le problème.
172-176
Natacha ne veut pas retourner chez sa mère.
177-179
Lucienne Panhard.
Vie quotidienne à Paris
180
Récitation.
182-184
« Tiebia podbrossili »
185-186
L’ours en peluche.
187-193
Des questions sur la prétendue bêtise de Véra.
194-201
Le père en mondain.
202-206
Les pleurs de Véra.
207-217
Rédaction : mon premier chagrin.
218-219
Appeler Véra, maman.
220-222
Le jeu de la maîtresse d’école.
223-225
Maladie.
226-233
La mère de Véra.
234-237
Religion.
238-244
Madame Bernard et l’école. Episode des poux.
245-246
Cauchemar.
247-248
Douceurs de Véra.
248-258
Séjour de la mère à Paris. Elle parle à Natacha comme à une adulte. Départ anticipé.
La mère à Paris
259-260
Nouveau séjour de la mère, trois après, en 1914.
261-264
La gouvernante anglais de Lili.
Souvenirs disparates
265-267
Rocambole
268-271
Père et fille.
272-274
A Véra : « Est-ce que tu me détestes ? »
275-276
Quelques tropisme avant l’entrée dans le secondaire.







lundi 27 août 2012

Stendhal: l'Italie au coeur, Jean Goldzink.

Poche: 176 pages
Editeur : Gallimard (24 mars 1992)
Collection : Découvertes Gallimard
ISBN-10: 2070531937
ISBN-13: 978-2070531936
Ouvrage un peu décevant au regard de ce qui se fait habituellement dans cette collection. L'auteur évoque surtout les amours réelles et amorcées de l'auteur et parle finalement bien peu de la création des œuvres.

lundi 13 août 2012

Le Livre de ma mère, Albert Cohen, 1954.

Poche: 174 pages
Editeur : Gallimard (11 mars 1989)
Collection : Folio
ISBN-10: 2070365611
ISBN-13: 978-2070365616

Ouvrage écrit en l'honneur d'une mère attentionnée et affectueuse. Le propos est touchant, mais l'auteur ne revient qu'assez peu sur des événements vécus : quelques lignes sur le dévouement de la femme juive, enfermée dans sa cuisine, totalement occupée par le bien-être de son mari et de son fils, un bref souvenir de l'isolement du fils et de la mère lors de leur arrivée à Marseille et un épisode qui évoque une visite de la mère chez son fils, à Genève.
L'émotion est omniprésente, mais les formules récurrentes et incantatoires "Amour de ma mère", "Maintenant, elle est morte" rendent la lecture déprimante. L'auteur assimile l’impossibilité de rejoindre sa mère à sa hantise face à sa propre mort. Comment conseiller un tel ouvrage à une classe de troisième comme c'est le cas dans les nouveaux programmes de collège ?
A noter, les deux derniers paragraphes en forme de message transmis à tous les fils du monde.

jeudi 9 août 2012

La Civilisation, ma mère !..., Driss Chraïbi, 1972.

Poche: 180 pages
Editeur : Gallimard (11 mars 1989)
Collection : Folio
ISBN-10: 2070379027
ISBN-13: 978-2070379026

Le roman se concentre sur deux clichés, d'abord celui de la femme marocaine inculte et soumise qui reçoit petit à petit les objets du monde industriel et refuse de les utiliser (le four), ou les utilisent mal (le fer à repasser) ou enfin a besoin d'une explication magique donnée par son jeune fils, pour les accepter (la radio, le téléphone). 
Ensuite, c'est le cliché de la femme charismatique, militante, au centre de la révolution qu'elle mène avec amour et compassion.
Le style est agréable, l'humour est très présent mais la présence d'un tel ouvrage dans le programme des élèves de troisième reste gênant. Faut-il nécessairement parler de la période coloniale avec humour ? Les collégiens ne sont-ils pas déjà assez souvent confrontés aux stéréotypes ?