mercredi 27 octobre 2010

Ivan Gontcharov, Oblomov, 1858.

Poche: 568 pages
Editeur : Editions Gallimard (8 mars 2007)
Collection : Folio Classique
ISBN-10: 2070429288
ISBN-13: 978-2070429288

A l'image de Lermontov, Gontcharov est un auteur fondateur de la littérature russe, reconnu par ses pairs, par Tourgueniev et par Dostoïevski, mais qui ne semble pas avoir eu, en France, l'impact qu'il méritait. Le roman Oblomov est quasiment le seul à avoir été édité en poche, alors qu'il correspond à dix ans de travail de l'auteur, qu'il est dense et plus profond que les nouvelles de Tourgueniev.
Il se structure en quatre parties peu équivalentes. La première évoque la matinée d'un barine flemmard qui ne parvient pas à se lever, alors qu'il doit régler deux problèmes : son plan pour régler idéalement son domaine et un déménagement imminent. Il reçoit régulièrement la visite de solliciteurs ou autres parasites et prend feu contre son serviteur Zakhar. Cette première partie s'achève sur le rêve d'Oblomov (p.147) qui décrit son enfance dans l'Oblomovka, le domaine familial, où tout est lent, où la vie est rythmée par le passage des saisons et par les repas.
Dans la deuxième partie, Stolz, le seul véritable ami d'Oblomov, l'exhorte à se lever et à entamer les démarches qu'il remet toujours au lendemain. C'est grâce à lui, qu'il rencontre Olga Sergueïevna dont il tombe éperdument amoureux. Leur intimité progresse malgré la poésie de ces moments que voudrait absolument conserver Olbomov. Au final, Olga cède et Oblomov se promet de changer de vie.
Dans la troisième partie, Oblomov souffre des rumeurs qui tournent autour de lui, alors qu'il est pret à demander Olga en mariage. Mais celle-ci repousse pour un temps son offre alors qu'elle l'aime afin qu'il se redresse, mette de l'ordre dans ses affaires et change tout à fait de vie. Mais le jeune idéaliste ne peut vaincre sa nature et à la fin, il tombe gravement malade lorqu'il se rend compte que sa vie rêvée n'est pas possible avec Olga.
Enfin, la quatrième partie constitue un épilogue, où Stolz lui vient en aide une nouvelle fois, lui qui s'est marié avec Olga. Mais c'est trop tard pour Oblomov, il ne changera pas son style de vie, d'autant plus qu'il a maintenant sa propiétaire comme femme dévouée. Il a reproduit l'oblomovka à Petersbourg. Il meurt d'une attaque. La scène finale présente Stolz qui retrouve par hasard Zakhar qui est désormais un mendiant.
Plus qu'un hymne à la paresse, Oblomov est une critique de la société, des divertissements futiles, de l'histoire et de la politique conçues comme des sujets de discussion. Même amoureux, le personnage ne supporte pas de devenir lui-même un sujet de conversation et préfère finalement des petits bonheurs sans retentissement à une passion tumulteuse.