samedi 25 septembre 2010

Jean Giono, Les Ames fortes, 1950.

Poche: 384 pages
Editeur : Gallimard (mai 2010)
Collection : Folio
ISBN-10: 2070362493
ISBN-13: 978-2070362493

Le roman de Giono prend la forme d'un récit à plusieurs voix entrepris par de vieilles femmes, lors de la veillée funèbre d'un de leurs voisins. Après des constatations sur le mort, les mœurs actuelles, la narration commence réellement (p. 56) par les souvenirs de Thérèse, l'ainée des vieilles femmes. Elle évoque surtout sa fuite amoureuse avec Firmin puis leur installation à l'auberge de Châtillon. Ensuite, le récit se concentre sur les personnalités de madame et monsieur Numance, que Thérèse présente comme deux originaux.
L'histoire est interrompue (p.120) par une autre vieille qui corrige les souvenirs de Thérèse en parlant du bastringue qu'elle a fondé à Clostre, en évoquant des aventures peu reluisantes et enfin, en détaillant le portrait d'une Thérèse fascinée par madame de Numance, entrée à son service et se liant à elle d'un amour filial, du moins en apparence, pour mieux parvenir à ruiner le couple avant de fuir.
L'histoire est reprise et conclue par Thérèse (p. 272) qui revient sur ces habitudes à l'auberge, avec des paroles plus confuses et un vocabulaire local.

Tout le charme du roman provient du jeu des point de vue mais la deuxième partie est presque lyrique; les changements de ton peuvent perturber d'autant plus que chaque narration est assez longue et qu'il est difficile de se souvenir de ce qui avait été évoqué auparavant.

samedi 4 septembre 2010

Victor Hugo, Claude Gueux, 1834.

Poche: 151 pages
Editeur : Flammarion (14 avril 2010)
Collection : GF-Dossier
ISBN-10: 2081231492

Court récit qui poursuit l'idée maîtresse du Dernier jour d'un condamné et, dans une certaine mesure, qui préfigure Les Misérables, l'œuvre est tirée d'un fait divers : un homme emprisonné tue le directeur à coup de hache. Dans la démonstration de Hugo, il devient un homme doux mais pauvre, qui a dû voler du pain pour nourrir ses enfants, qui se fait aimer en prison au point qu'un codétenu lui offre son pain. Mais, les gardes et le directeur jouent à l'humilier. Il assassine donc le directeur avec des ciseaux, le seul objet qui lui reste de sa femme. S'en suit une parodie de procès et une critique virulente du narrateur qui explique le geste et condamne la société.
Édition pourvu d'un dossier simple mais clair.