lundi 21 septembre 2009
La Tempête de neige et autres récits, Tolstoï, 1853 à 1885
Poche: 555 pages
Editeur : Editions Gallimard (29 mai 2008)
Collection : Folio Classique
ISBN-10: 2070314979
ISBN-13: 978-2070314973
Le recueil comporte sept récits de longueur et de valeur assez variable :
La Tempête de neige évoque un récit peu prenant mais les descriptions constituent des pièces particulièrement bien travaillées.
Deux Hussards compare deux générations de soldat, l'une, ancienne, honorable et vaillante, l'autre, moderne, vaniteuse et fade. Le récit n'est pas sans rappeler la manière des Chroniques italiennes de Stendhal.
La Matinée d'un gentilhomme rural raconte les projets d'un jeune idéaliste qui, comme Tolstoï l'avait tenté, réalise de nombreux projets pour améliorer le sort de ses paysans même si ceux-ci restent vains. Certaines idées seront reprises et retravaillées dans Résurrection.
Lucerne est un ébauche.
Albert évoque la vie débauchée d'un violoniste virtuose qu'un seigneur russe tente d'entretenir.
Polikouchka est un récit beaucoup plus complet de la vie d'une barina et de son domaine. L'intrigue repose surtout sur trois garçons qu'il faut envoyer à l'armée et sur le héros éponyme qui obtient la confiance de la maîtresse du domaine et doit donc aller chercher pour elle, une grosse somme d'argent. La fin est un peu grossièrement pathétique.
Le Cheval semble la nouvelle la plus originale : le récit enchâssé donne le point de vue du cheval dont on raconte l'histoire alors que le récit cadre compare la déchéance du cheval avec celle de son ancien propriétaire, devenu un parasite.
samedi 19 septembre 2009
Carmen et treize autres nouvelles, Mérimée, (1829 à 1873).
Editeur : Gallimard (13 mai 1974)
Collection : Folio
ISBN-10: 2070365603
ISBN-13: 978-2070365609
Arsène Guillot : Mme de Piennes est une aristocrate, pieuse mais délaissée par son mari, qui rencontre à l’église, une jeune femme pauvre et pleine de chagrin, qui fait bruler un cierge. Plus tard, Mme de Piennes apprend que celle-ci s’est jetée d’une fenêtre. Elle décide donc de lui venir en aide quand Max, l’ancien amant d’Arsène et un viel ami proche de l’héroïne réapparait. Mme Piennes devient la confidente et la directrice de conscience des deux jeunes gens, jusqu’à ce qu’Arsène meurt. Les dernières lignes de la nouvelle laissent suggérer le début des amours de Max et de Mme de Piennes.
Carmen : Le narrateur premier de l’histoire rencontre un bandit basque qui lui raconte son aventure. Don José, jeune officier en poste à Séville, rencontre une bohémienne dont il tombe amoureux. Il décide de la libérer lorsqu’elle est arrêtée pour avoir taillader les joues d’une collègue et doit alors purger une peine de prison. A sa sortie, il la retrouve et s’engage dans un groupe de contrebandier pour lui plaire. Après quelques aventures, il réalise qu’elle use de ses charmes pour permettre à la bande de détrousser de riches hommes. Don José tue alors Garcia, son rival dans la bande et finit aussi par poignarder Carmen quand elle avoue lui préférer un jeune toréador.
L’Abbé Aubain : La correspondance de Julie, une femme aristocrate forcée à vivre en province avec son mari, raconte ses occupations et sa rencontre avec un jeune abbé dont la vocation semble liée à une histoire d’amour malheureuse. A force de question, Julie obtient plus de détails et se rend compte que l’abbé est désormais amoureux d’elle. Elle joue alors de ses appuis pour obtenir sa mutation dans une plus grande ville. La dernière lettre expose le point de vue de l’abbé qui explique à son maître sa mutation, en insistant sur le ridicule et la frivolité des femmes du monde.
Il viccolo di Madama Lucrezia : Un jeune aristocrate raconte son séjour à Rome où il rencontre une ancienne maîtresse de son père et son demi-frère Don Octavio. Après avoir entendu des récits fantastiques sur la ville, notamment l’histoire d’un homme retrouvé mort dans son étreinte avec une statue, le jeune homme ramasse un bouquet de rose tombé de la fenêtre de l’ancienne maison de Madame Lucrèce. L’alternative fantastique se poursuit par quelques événements à double entente jusqu’à ce que Don Octavio décide de profiter du départ du narrateur, pour fuir Rome avec sa jeune maîtresse, qui n’est définitivement pas le fantôme de Madame Lucrèce.
La chambre bleue : Un couple de jeunes amoureux fuit la ville en prenant un train et s’installe dans la chambre bleue d’une auberge où logent un anglais et des soldats. Au cours de la nuit, les soldats font la fête puis Léon, le jeune homme, imagine qu’un crime a été commis sur la personne de l’anglais. Il croit voir du sang couler sous sa porte mais apprend, le lendemain, qu’il avait seulement cassé une bouteille qu’il avait commandée.
Lokis : Un professeur linguiste raconte son voyage en Lituanie au cours duquel il a rencontré le comte Michel Szémioth. Après quelques aventures à double entente, le comte décide de se marier. Le lendemain, sa jeune épouse est retrouvée égorgée alors que le comte a fui.
Fédérico : Un jeune seigneur, grand amateur de cartes, reçoit chez lui Jésus et ses apôtres. En récompense, il se voit accordé trois dons. Il choisit ainsi de ne jamais perdre avec son jeu de carte, et de pouvoir immobilisé quiconque montera sur son oranger et quiconque s’assiéra sur son escabeau. Il devient alors très riche et quand la mort vient le chercher, par deux fois, il l’immobilise et obtient des sursis, jusqu’à ce qu’il accepte de mourir. Cependant, Pluton ni le purgatoire ne veulent de lui, Saint-Pierre hésite à lui ouvrir les portes du paradis, mais Fédérico qui a sauvé les âmes de douze joueurs, rappelle à Jésus, le bon accueil qui leur avait réservé. Il gagne alors sa place au Paradis.
Djoûmane : Un soldat assiste au spectacle d’un charmeur de serpent et observe une jeune fille. Plus tard, alors qu’il lutte face à un ennemi, il est projeté dans un fleuve et se retrouve dans une grotte où il voit une scène de sacrifice, rencontre une femme qui lui propose du café et sort enfin du rêve dans lequel il était plongé depuis sa chute.
Rondino : C’est l’histoire d’un jeune soldat qui devient un bandit honnête et qui finit par se faire prendre.